Le « douloureux » héritage du trésor nazi

Cornelius Gurlitt (Dukas/Actionpress)

Un soir de septembre 2010, les douaniers à bord d’un train reliant Zurich à Munich intercepte un vieux monsieur âgé de 79 ans transportant en liquide la somme de 9000€. L’homme s’appelle Cornelus Gurlitt. Le fisc allemand particulièrement méfiant va alors réaliser une perquisition dans son appartement situé au plein cœur de la capitale de la Bavière. Et là, quelle surprise ! Les Canaletto, Delacroix et Chagall côtoient les Picasso, Matisse et Toulouse-Lautrec. Une collection extraordinaire à faire pâlir les plus grands musées, comprenant des artistes majeurs de l’histoire de l’art comme nous l’apprend l’express(1).

Les tableaux M.N.R. du Musée des Beaux-Arts de Rennes

Exposition « M.N.R., les tableaux de la guerre : oeuvres récupérées en Allemagne après la seconde guerre mondiale » au Musée des Beaux Arts de Rennes.

Après la Seconde Guerre mondiale, des milliers d’oeuvres d’art pillées par les nazis furent récupérées par la France puis confiées aux musées nationaux. Etudions, par le prisme de l’exposition « M.N.R., les tableaux de la guerre : oeuvres récupérées en Allemagne après le seconde guerre mondiale » (1), le cas du Musée des Beaux Arts de Rennes. 

Focus sur les Gurlitt (1895-1956) et leur « trésor nazi »

Hildebrand Gurlitt était un historien d’art et marchand d’art allemand, mais également un important collaborateur au côté d’Adolf Hitler dans la confiscation des œuvres classifiées “art dégénéré”, “Entarte Kunst” en allemand. Le nom de Gurlitt a ressurgi en novembre 2013 lorsque le magazine allemand Focus a fait la lumière sur les 1500 œuvres d’art découvert chez son fils Cornelius Gurlitt, à Munich. Une descente de police a eu lieu chez ce dernier car il s’était fait contrôler avec 9000 euros en liquide à la frontière suisse. Comment toutes ces œuvres ont-elles pu être dissimulées par un tel secret, bien cinquante ans après la mort de Hildebrand qui les auraient manipulé, dans une cave munichoise ?

Quand des Panama Papers réapparaît un Modigliani

Oeuvre: Modigliani, L’homme assis, 1918, huile sur toile.

Le 3 avril 2016 éclate l’affaire des “Panama Papers”, ou sans nul doute l’un des plus grands scandales d’évasion fiscale connu à ce jour. Après avoir ébranlé des ministères, banques, et autres institutions et organismes, c’est le milieu de l’art qui se retrouve touché par cette révélation. En quelques mots, les Panama Papers désignent la fuite de plus de 11,5 millions de documents classés confidentiels du cabinet d’avocats Mossack Fonseca, situé à Panama. Ces documents présentent avec détail plus de 214 000 sociétés offshore, mais aussi les noms des actionnaires de ces sociétés exemptés d’impôt et souvent associées aux paradis fiscaux.