Le « Trésor de Priam » : Un exemple marquant de la spoliation soviétique à la fin de la seconde guerre mondiale

Alors que la seconde guerre mondiale est marquée par la spoliation nazie d’oeuvres d’art, en 1945 c’est une toute autre spoliation qui s’opère : la spoliation soviétique. S’érigeant comme vainqueur de la guerre, l’URSS s’emploie à piller des possessions culturelles allemandes et à en faire sienne comme des butins et récompenses. L’un des vols les plus marquants, et qui suscite encore aujourd’hui la polémique, est celui du célèbre Trésor de Priam, plus couramment nommé « l’or de Troie ». Il convient d’analyser à travers les études du journaliste Georges Franck et d’un auteur inconnu d’un site internet, l’historique et le devenir de ces oeuvres d’art.

Tout d’abord, analysons l’article intitulé « Trésor de Priam » (1), issu du site internet Clio la Muse. L’auteur nous explique sommairement l’histoire de cette découverte archéologique. Il résume pour commencer le récit de Heinrich Schliemann, l’archéologue allemand qui dénicha cette trouvaille de milliers d’objets en 1873, alors qu’il dégageait le site de Troie. Dans un second temps, il s’intéresse à ce qu’il intitule « une histoire rocambolesque » de ce Trésor. Il résume de façon très concise l’histoire de cet ensemble d’oeuvres, en omettant certains détails importants et en s’attardant sur les faits généraux.

Néanmoins, cet article s’avère être un très bon résumé, clair et didactique, pour quiconque souhaitant avoir des informations générales sur le sujet. Mais le graphisme et l’agencement du site internet pourrait laisser croire à peu de sérieux et de l’amateurisme de la part de l’auteur. Pour autant, même s’il ne communique pas son nom et même s’il n’est pas un professionnel, il a créé une page sur les « Questions les plus fréquentes », où il présente sa démarche. Ceci, suppléé de la structure rigoureuse et riche en informations de ce site, en font une référence intéressante.

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Le site Clio la Muse

L’article de Georges Franck (2) se penche davantage sur  le devenir institutionnel du « Trésor de Priam », en retraçant son parcours dans les différents musées. Il adopte un style plus journalistique pour mettre en avant les polémiques suscitées par la spoliation de cet ensemble d’objets. Il explique que la Turquie, s’estimant véritable propriétaire, et également l’Allemagne, à qui l’on a dérobé le trésor, réclament la restitution des oeuvres d’art.

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Le Trésor de Priam

Franck construit son propos autour de dates et de faits précis qui légitiment son article. De plus, celui-ci a tout d’abord été publié dans un mensuel intitulé L’Histoire, avant de l’être à nouveau sur ce site qui est donc institutionnel. L’auteur étant nommé, les mentions légales du site et de la revue étant indiqués, nous pouvons donc affirmer le sérieux du discours de Georges Franck à propos du « Trésor de Priam ».

Ainsi, l’analyse de deux sources différentes, l’une venant d’un site amateur et l’autre institutionnel, nous permettent de retracer l’histoire du « Trésor de Priam », et plus largement de réunir des informations importantes et synthétiques sur la spoliation soviétique à la fin de la seconde guerre mondiale. Ces deux articles proposent donc deux manières presque opposées, mais toutes aussi sérieuses, d’obtenir des connaissances approfondies sur ce sujet.

(1) Anonyme, « Trésor de Priam », sur le site Clio la Muse, consulté le 7 mars 2016 sur http://www.cliolamuse.com/spip.php?article25.

(2) Georges Franck, « Ou est passé le trésor de troie ? », L’Histoire, n°174, février 1994, consulté le 7 mars 2016 sur http://www.histoire.presse.fr/dossiers/archeologue-tresor-troie/ou-est-passe-tresor-troie-01-02-1994-92000.

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