L’affaire Maria Altmann et le portrait d’Adèle Bloch-Bauer de Klimt

Maria Altmann posant devant l’oeuvre récupérée après une longue bataille juridique, le portrait d’Adèle Bloch-Bauer de Gustav Klimt

Le portrait d’Adèle Bloch-Baueur est une magnifique illustration des tentatives récentes de résorber les blessures du passé. L’article publié sur le site de l’express « La veille dame et les Klimt » (1) rappelle les grandes lignes de l’histoire de Maria Altmann, descendante de la famille Bloch-Baueur, famille bourgeoise juive viennoise. Sa tante, Adèle Bloch-Baueur fut le modèle de Gustave Klimt, qui la représenta par l’intermédiaire de deux portraits devenus extrêmement célèbres. Jusqu’en 2006, le premier faisait la fierté du musée du Belvédère de Vienne. L’oeuvre était devenue l’une des pièces maîtresses d’une collection extrêmement riche, comme en témoigne notamment le commerce impressionnant mis en place de produits dérivés, de la tasse au tee-shirt.

Les œuvres provenant de la spoliation nazie récupérées par les musées nationaux – L’affaire Alphonse Kann contre Beaubourg

Oeuvre: Georges Braque, L’homme à la guitare, 1915, huile et sciures de bois sur toile, Paris, Centre Pompidou. Source: Flickr, Denis Trente-Huittessan.

Parmi les œuvres exposées au Centre Pompidou se trouvent des MNR. C’est l’acronyme pour dire « Musées Nationaux Récupération ». D’après le site du ministère de la Culture et de la Communication, ce sigle désigne un ensemble d’environ deux mille œuvres qui ont été récupérées par les musées nationaux (1). Elles sont dans l’attente de retrouver leur propriétaire respectif. Les musées nationaux en sont conscients car le sigle MNR est apposé au dos de ces œuvres. Ces œuvres sans propriétaire découvertes avant 1945 renferment un risque d’avoir été spoliées durant la Seconde guerre mondiale. Il ne s’agit pas seulement de deux ou trois œuvres, mais bien d’au moins deux milliers d’œuvres, soit tout autant de propriétaires potentiels dans le monde.